vendredi 19 septembre 2008

Laval en août : police partout... justice nulle part

POLICE PARTOUT...



Elle était là, le 12 août, à 6 heures du matin, pour cueillir Madame Kocamer à son domicile, la menotter et la conduire avec ses deux enfants au Centre de rétention d'Oissel, près de Rouen. On ne va tout de même pas prendre des gants avec une Kurde sans papiers !



Elle était là, le 27 août, à 4 heures 45 du matin, avec 40 CRS, pour déloger les quatre militants de RESF qui s'étaient enchaînés la veille au soir aux grilles de la préfecture pour réclamer la libération et la régularisation de Mme Kocamer et de ses enfants.



Elle était là, le 28 août, massivement (plus de 400 CRS), occupant le centre de Laval et Changé, pour la venue de Sarkozy, avec ses tireurs d'élite sur les toits. Sécurité oblige : elle refoulait une infirmière, qui voulait apporter ses soins quotidiens à une personne âgée dans le quartier de la préfecture ; elle embarquait au poste un jeune riverain de la préfecture qui manifestait son exaspération devant le déploiement policier ; elle interpellait un militant, Hervé Eon, qui avait eu l'outrecuidance de rappeler sur une pancarte au passage du président de la République les propos élégants ("Casse-toi, pov' con !") qu'il avait tenus à l'égard d'un simple citoyen au salon de l'agriculture.


... JUSTICE NULLE PART

Déni de justice pour Madame Kocamer, expulsée le 27 août vers la Turquie, sur ordre de la préfète, malgré sa situation de santé, malgré les graves conséquences pour la scolarité de ses enfants, malgré les risques encourus par les Kurdes en Turquie.


Pseudo-justice pour les plus pauvres, avec le RSA (Revenu de solidarité active), que Sarkozy venait présenter à Laval, en omettant de préciser que si, pour certains, cette mesure pouvait apporter une amélioration passagère de leur situation, d'autres n'y gagneraient rien, et que ce dispositif est une incitation pour le patronat à baisser les salaires et à multiplier les emplois précaires. Sans oublier l'injustice flagrante du financement qui épargne les plus riches protégés par le bouclier fiscal.

Justice à deux vitesses dans le cas d'Hervé Eon, militant de PRS, poursuivi pour "offense au président de la République" (il passera en correctionnelle le 23 octobre), alors que Sarkozy peut, lui, insulter impunément un citoyen. Personne n'est dupe : il s'agit, dans un contexte marqué par de nombreuses attaques contre la liberté d'expression et la volonté de criminaliser l'action militante, d'intimider tous ceux qui résistent à la politique liberticide et antisociale de la droite au pouvoir.

Le Comité NPA 53 et ses militants continueront à prendre toute leur part dans les luttes unitaires contre les expulsions de sans-papiers, contre la politique antisociale et autoritaire du gouvernement. Il vous invite à le rejoindre pour construire le Nouveau Parti Anticapitaliste
dont notre peuple a besoin.

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