mercredi 25 mars 2009

Contre l'augmentation de 26 % des impôts à Laval

Un comité soutenu par le POI (Parti ouvrier indépendant), le NPA et le Parti de gauche mène depuis plusieurs semaines l'action pour refuser la hausse de 26 % des impôts locaux prévue par la municipalité de Laval. Cette hausse est due en partie aux pénalités liées à la transformation d'emprunts à taux variable (souscrits par la municipalité d'Aubert) en emprunts à taux fixes.

Nous estimons que les Lavallois n'ont pas à faire les frais de la crise financière qui a fait exploser les taux d'intérêts variables (d'où la nécessité de retourner à des taux fixes), alors que la banque Dexia les avait présentés à de très nombreuses municipalités comme une bonne affaire ! Cette banque a d'ailleurs reçu une aide financière de l'Etat, ce qui devrait conduire encore plus une municipalité se réclamant de la gauche à ne pas se transformer en collecteur de "pénalités" pour un requin de la finance.

Une pétition du comité demandant l'annulation de la hausse de 26 % des impôts locaux sera proposée aux Lavallois le samedi 28 mars de 9 h 30 à 12 h et de 14 h 30 à 17 h sur la place de la Mairie.

Après le 19 mars, poursuivre ensemble le combat

Quelques jours seulement après le succès du 19 mars (trois millions de manifestants dans toute la France, 600 à Château-Gontier, 8000 à Laval) on apprenait que le PDG de Valéo s'en allait avec un parachute doré de 3 millions d'euros, au moment même où 5000 emplois doivent être supprimés par l'entreprise dans le monde (dont 1600 en France et 92 à Laval). Au même moment François Fillon et Nicolas Sarkozy affichent la détermination du pouvoir à ne pas modifier sa politique économique et sociale. C’est une provocation vis-à-vis des travailleurs et des travailleuses qui subissent le coût des licenciements et de la vie chère.

Dans cette situation, les directions des organisations syndicales ont décidé de se revoir après un délai de réflexion. Le NPA considère qu'il faut une nouvelle date de grève et de manifestations le plus vite possible ! Personne ne comprendrait après les succès des deux dernières journées, l’absence d’un calendrier offensif. Comme l'a souligné l'assemblée générale de l'éducation de la Mayenne le 19 mars, seule la généralisation des grèves et des manifestations, un mouvement social prolongé feront reculer le pouvoir. Ensemble nous pouvons obtenir 300 euros nets pour tous, l’interdiction des licenciements et l'annulation des suppressions de postes dans la fonction publique, l’arrêt de la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. A condition d’être unis dans l'action.

C'est pourquoi le Comité exécutif national du NPA s’adresse à toutes les forces de la gauche syndicale, sociale et politique afin de poursuivre le combat. Il propose aux partis et organisations politiques signataires du texte de soutien à la journée du 19 mars de se réunir dans les plus brefs délais, afin d’agir ensemble en ce sens.

NPA 53
25 mars 2009

mardi 24 mars 2009

Après le 19 mars, proposition du NPA

Vite, une nouvelle journée de grève et de manifestations pour construire un mouvement d’ensemble !

Nous étions trois millions de grévistes et de manifestants le 19 mars. Après le succès de la première journée de mobilisation le 29 janvier, c’est plus de grévistes, et de manifestants en particulier dans le privé, qui expriment leur colère face à une crise qui n’est pas la leur et contre un gouvernement et un patronat droit dans leurs bottes dans le maintien des intérêts des plus riches. François Fillon a affiché la détermination du pouvoir en place de ne pas modifier sa politique économique. C’est une insulte à celles et ceux qui sont descendus dans la rue, une provocation vis-à-vis des travailleurs et des travailleuses qui subissent le coût des licenciements et de la vie chère.

La rue, tant méprisée par le pouvoir, doit relever le défi posé par Sarkozy, le défi de l’épreuve de force. Dans cette situation, les directions des organisations syndicales ont décidé de se revoir après un délai de réflexion. Nous le disons avec force, alors que les plans de licenciements s’accélèrent : il faut une nouvelle date de grève et de manifestations le plus vite possible ! Personne ne comprendrait après les succès des deux dernières journées, l’absence d’un calendrier offensif. Seule la généralisation des grèves et des manifestations, la nécessité d’un mouvement social prolongé, feront reculer le pouvoir. Ensemble nous pouvons obtenir 300 euros nets pour tous, l’interdiction des licenciements et l'arrêt de la suppression des postes dans la fonction publique, la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. A condition d’être unis.

C’est pourquoi le NPA s’adresse à toutes les forces de la gauche syndicale , sociale et politique afin de poursuivre le combat. Nous proposons aux partis et organisations politiques signataires du texte de soutien à la journée du 19 mars de se réunir dans les plus brefs délais, afin d’agir ensemble en ce sens.

Montreuil le 23 mars
Le comité exécutif du NPA

dimanche 22 mars 2009

MARDI 24 MARS 2009
20 H
Maison de quartier du Pavement
(72, rue du Pavement, Laval)
REUNION DU COMITE NPA 53
Cette réunion est ouverte à toute personne intéressée par le NPA
(pour adhésion ou simple prise de contact)

Après le 19 mars, aller vers la grève générale

Plus de 8000 manifestants à Laval, le 19 mars (encore plus que le 29 janvier, qui avait rassemblé plus de 6000 personnes). Une manifestation de 400 personnes à Château-Gontier, ce qui constitue un événement exceptionnel pour cette ville. 3 millions dans les rues des villes de France le 19 mars. Soit 500 000 de plus que le 29 janvier.

Les salarié-e-s du public et du privé attendaient des directions syndicales nationales qu'elles donnent un élan supplémentaire à cette mobilisation ascendante, comme les participants à l'assemblée générale de l'éducation, réunis à Laval l'après-midi du 19 mars, qui ont demandé à l'unanimité "aux directions syndicales nationales de prendre toutes les décisions nécessaires pour aboutir rapidement à la généralisation de la grève dans les secteurs public et privé".

Les tergiversations de l'intersyndicale nationale, qui renvoie au 30 mars d'éventuelles décisions d'action, ne sont pas à la hauteur de la mobilisation et des besoins.

C'est un véritable coup de frein, qui ne peut créer qu'amertume et découragement.
Sauf si les travailleurs décident de faire entendre leur exigence : GREVE GENERALE pour faire céder Sarkozy et le Medef !

Sauf si les travailleurs s'organisent pour ne pas laisser s'épuiser l'immense potentiel de révolte et de mobilisation populaire.

Les postiers des Hauts-de-Seine sont en grève depuis plusieurs semaines et leur mouvement s’étend en région parisienne. La mobilisation des enseignants-chercheurs s’élargit à l’ensemble du monde universitaire, notamment les étudiants. Les plans de licenciements qui se succèdent dans tout le pays provoquent en réaction nombre de grèves, occupations, manifestations comme à Continental ou Sony.

En Mayenne, les Gévelot, les Valéo, les personnels de santé, les personnels d'éducation, les agents territoriaux de Laval, les personnels et étudiants de l'IUT, etc. sont mobilisés.
Mais les journées d’action sans lendemain, aussi réussies soient-elles, ne permettront pas de mettre en échec la politique de casse sociale de Sarkozy.

S'il ne sort du 19 mars qu’un nouvel appel tardif à une nouvelle journée de même type dans plusieurs semaines, sans objectifs clairs ni plan de lutte conséquent, le risque existe qu’à la longue, la répétition de telles convocations finisse par épuiser et démoraliser.

Pour gagner, il faut suivre l’exemple des Antilles

Les travailleurs et les peuples de Guadeloupe et de Martinique, en arrachant l’essentiel de leurs revendications au bout de respectivement 44 et 38 jours de grève générale, ont montré que l’on peut faire reculer le gouvernement et le Medef. Leur lutte exemplaire indique également quels sont les moyens d’y parvenir :

  • Une plate-forme revendicative claire, avec des objectifs précis, chiffrés, correspondant aux besoins populaires, et pas de demi-mesures.
  • L’unité sur ces objectifs des organisations de la gauche syndicale, politique, associative et culturelle.
  • L’unité et l’organisation également à la base, la participation massive et le contrôle actif des salariés et de la population, y compris lors des négociations, meilleur moyen de mettre la pression sur le gouvernement et les patrons.
  • Et surtout, la détermination à imposer les revendications, donc à en prendre les moyens par un mouvement d’ensemble, une grève générale jusqu’à satisfaction.


La victoire aux Antilles montre la voie à suivre face au Medef et à Sarkozy, qui ne lâcheront rien de sérieux si nous ne les y contraignons pas très fortement.

vendredi 20 mars 2009

Le SNETAP FSU défend l'enseignement agricole public

Nous publions ci-dessous, avec son autorisation, un texte du SNETAP FSU, qui mène depuis plusieurs mois une lutte opiniâtre pour la défense de l'enseignement agricole public.
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Deuxième souffle pour un mouvement dans les lycées agricoles

Les DGH (dotation globale horaire) sont connues
depuis longtemps et malgré quelques arbitrages régionaux et ministériels (qui ont souvent fait empirer les choses, accord du Ministre pour l'ouverture d'une filière élevage du cheval à Sablé dans l'enseignement privé alors qu'elle existe déjà au Lycée de Laval) les deux lycées agricoles mayennais sont toujours dans une situation plus que délicate : fermeture de la classe de 4e de Château Gontier, regroupements de classes et baisse des capacités de recrutement à Laval...A tout cela viennent s'ajouter les conséquences, à moyen terme, de la mise en place du bac pro 3 ans.

Le bilan est lourd : fermeture de la seule classe de 4e de tout le département (mais aussi de la région !), le service public sera obligé de refuser des élèves, les conditions d'apprentissage et d'enseignement vont encore se dégrader, suppression de plus de 4 postes...
Face à ces décisions les personnels ont fortement réagi depuis le début de l'année (grèves, manifestation, informations parents, interpellation des élus nationaux-régionaux, de la profession..), les élèves ne furent pas en reste (2 blocus du lycée) témoignant de leur conscience de citoyens face à la gravité de la situation.

Alors où en est on aujourd'hui ? Le Sénat avait proposé un amendement au budget de l'enseignement agricole mais sous la pression du gouvernement, non seulement le Parlement a reculé mais la majeure partie de la somme finalement débloquée ira à l'enseignement privé. Malgré cela et grâce aux interventions des personnels, le Conseil Régional refuse pour l'instant de signer la convention avec la DRAF (Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt) bloquant pour un temps les relations région-ministère. Enfin, la modalité d'action qui avait été retenue nationalement par l'intersyndicale (opération rétention de note) arrive à un moment charnière (période des orientations et des constitutions de dossier pour l'enseignement supérieur) et vient d'être suspendue. L'ensemble des notes du premier trimestre seront envoyées à N.SARKOZY d'ici quelques jours pour lui faire prendre conscience de la situation (situation qu'il a lui même créée).

Et la suite ? Les personnels ne sont pas résignés et les formes d'action (même si elles sont toujours en réflexion) sont nombreuses : pétition contre la suppression du BEP, pétition contre les modifications de l'évaluation en BTS faisant une part encore plus belle au CCF et favorisant les diplômes maisons, rencontre des élus régionaux-nationaux, relance de l'intersyndicale enseignement professionnel en Mayenne...

Le SNETAP-FSU appelle également à participer massivement à la journée d'action du 19 mars avec les salariés du Public et du Privé contre les réformes gouvernementales, pour l'augmentation du pouvoir d'achat et contre les suppressions de postes.

YoannVIGNER
Secrétaire Départemental
SNETAP-FSU

L'AG de l'éducation pour la grève générale

Ci-dessous, le texte adopté à l'unanimité par l'AG de l'éducation du 19 mars.

L'assemblée générale de l'éducation, réunie le 19 mars à Laval à l'initiative de la FSU, Sud Education, CGT Educ'Action, le CAL (Comité d'action lycéen) et l'ICEM (Institut Coopératif de l'Ecole Moderne), considère que seule une généralisation rapide des mouvements de grève interprofessionnelle est susceptible
1. de faire échec à la volonté de Sarkozy et de son gouvernement de faire payer la crise aux salariés et à la masse de la population ;
2. d'obtenir satisfaction sur :
a) la préservation de l'emploi et la lutte contre le chômage ;
b) le pouvoir d'achat, en particulier l'augmentation des bas salaires ;
c) la sauvegarde et le développement des services publics.
En conséquence, l'assemblée générale demande aux directions syndicales nationales de prendre toutes les décisions nécessaires pour aboutir rapidement à la généralisation de la grève dans les secteurs public et privé.

La manifestation du 19 mars à Laval

Plus de 6000 manifestants le 29 janvier. Plus de 8000 le 19 mars ! Forte présence du privé (Valéo, Gévelot, etc.). 3 millions de manifestants au niveau national !
L'heure n'est plus à l'attentisme et aux journées d'action espacées de plusieurs semaines. Il faut donner le coup d'accélérateur et construire tout de suite la grève générale qui seule pourra faire céder Sarkozy et le Medef.






Pour aider à la convergence des luttes, pour peser dans le sens de la grève générale, pour un débouché politique aux luttes, rejoignez le NPA !

vendredi 13 mars 2009

Tous dans l'action le 19 mars!

Plus de 6000 manifestants à Laval le 29 janvier

JEUDI 19 MARS
10 H 45
RASSEMBLEMENT
A LAVAL
Square de Boston
et
MANIFESTATION
à l'appel des organisations syndicales
Pour la défense
de l'emploi
du pouvoir d'achat
des services publics



Le NPA appelle les salarié-e-s à faire de cette journée interprofessionnelle et intersyndicale un mouvement encore plus fort que le 29 janvier et à poursuivre l'action au-delà du 19 mars pour faire céder le patronat et le gouvernement, comme l'a fait la population en lutte de la Guadeloupe.
Nous vous invitons à rencontrer les militants mayennais du NPAet à discuter avec eux.
Rendez-vous près de notre banderole au pied du kiosque du square de Boston.

jeudi 5 mars 2009

MERCREDI 11 MARS 2009
20 H 30

Centre Multi-activités de Laval-Saint-Nicolas
(Ancien Leclerc)
Salle C 3

REUNION-DEBAT PUBLIQUE
DU NPA 53

"C'est pas à nous de payer
la crise du capitalisme !"

Quel jeu joue la police lavalloise ?


On se souvient que l'après midi de la grande journée de mobilisation interprofessionnelle et intersyndicale du 29 janvier (plus de 6000 manifestants à Laval, dont de nombreux travailleurs du privé), la police avait fait usage de gaz lacrymogène contre des lycéens qui voulaient occuper pacifiquement le giratoire du pont de Bootz.

Un peu plus tard, un des responsables lycéens, qui rentrait tranquillement chez lui, avait été intercepté par des motards de la police, prié de montrer ses papiers et menacé d'être convoqué par le procureur pour "outrage" à la police.

Jeudi 26 février, nouvel épisode. Des policiers empêchent les lycéens de bloquer une des rues de la place de la mairie. Une élue municipale et régionale des Verts s'émeut des méthodes employées. Elle se fait vertement ;-)) remettre à sa place par un représentant des forces de l'ordre (propos machistes, mise en cause des élus qui ne représentent que 10 % de la population).

Les lycéens manifestent le 26 février


Un peu plus tard, après la manifestation de solidarité avec les DOM, les quelques manifestants encore présents place du Jet d'eau apprennent qu'un jeune lycéen, désigné par un responsable de la police, a été soumis à un contrôle d'identité et emmené au commissariat parce qu'il n'avait pu présenter ses papiers !

Immédiatement, on décide de se rendre au commissariat pour exiger la libération du jeune. La quinzaine de militants présents aux portes de l'hôtel de police (si, si, ça s'appelle bien "hôtel" ;-)) apprennent que le lycéen a retrouvé ses papiers, mais qu'on ne peut le relâcher, car il est mineur ! Il faut qu'un responsable de son établissement scolaire vienne le chercher. Quant à la cause du contrôle ciblé dont il a été victime, il s'agirait d'une "occupation illicite de la voie publique" ! Eclat de rire des manifestants... Le temps passe. Personne ne vient chercher le lycéen. Les informations obtenues par téléphone auprès de l'établissement scolaire sont confuses. On décide de demander de nouvelles explications aux responsables policiers.
Conversation avec le commissaire. Il n'est plus question d'"occupation illicite de la voie publique", mais d'un simple contrôle, pratiquement au hasard ! Ce qui est contredit par un témoin oculaire : le jeune a bien été ciblé. Et surtout : un contrôle pour quel motif ? Il nous faut beaucoup de ténacité pour que le commissaire admette qu'il y avait des "raisons" pour contrôler le jeune lycéen. Quelles raisons ? On ne le saura pas.

Finalement, vers 20 heures, la mère du lycéen vient récupérer son fils. On peut rentrer à la maison.

Que conclure de ces événements ? Comme l'a dit un responsable syndical enseignant au cours de l'entretien avec le commissaire, les initiatives policières de ces derniers temps risquent de tendre artificiellement la situation, alors que les manifestations lavalloises d'adultes et de jeunes se passent depuis longtemps sans incidents notables. Et le risque existe de voir les jeunes interpréter ces comportements répressifs comme de la provocation.

En ce qui nous concerne, nous serions plutôt enclins à partager l'interprétation faite par les jeunes. Laval ne serait d'ailleurs pas la seule ville où la police recourt à l'intimidation pour décourager les plus engagés dans les luttes et le mouvement social.

La vigilance s'impose donc. Comme ce fut le cas le 26 février, les militants du NPA se retrouveront toujours au premier rang pour s'opposer à toute tentative de répression et d'intimidation.

Solidarité avec la population des DOM en lutte


Intervention de Jacques Omnès (NPA) au nom des organisations ayant appelé au rassemblement de soutien aux DOM le 26 février 2009 à Laval

Chers amis, chers camarades,

il aura fallu plus de cinq semaines de grève générale et de mobilisation à la Guadeloupe pour que se dessine enfin une possibilité de sortie du conflit par la prise en compte des revendications salariales du LKP : augmentation des bas salaires de 200 € mensuels.
La durée et l'ampleur exceptionnelles du mouvement témoignent de l'exaspération de la population et de sa détermination à mettre un terme à une situation inacceptable marquée, plus encore que dans l'hexagone, par la vie chère, les bas salaires et le chômage. Une situation d'autant plus insupportable, que se perpétuent dans les Antilles des inégalités sociales énormes et l'exploitation de la masse de la population par une poignée de descendants des anciens esclavagistes, qui concentrent dans leurs mains l'essentiel de la richesse, l'essentiel du pouvoir économique.
Comment, dans ces conditions, ne pas comprendre la colère des Guadeloupéens ? Une colère encore attisée par le comportement de Sarkozy, de son gouvernement et du Medef. Aux revendications légitimes des Antillais, Sarkozy a répondu d'abord par le silence. Puis par le mépris, en envoyant à Pointe-à-Pitre un secrétaire d'Etat, Yves Jégo, incapable de tenir les engagements pris, puis des "médiateurs", qui ont essayé d'amuser la galerie avec des propositions qui ne répondaient pas aux demandes du mouvement populaire. Et que dire de la surdité, de la brutalité, de la mauvaise foi du Medef. Selon lui, les patrons n'auraient pas les 108 millions nécessaires à la satisfaction des revendications salariales en Guadeloupe au moment où les patrons du CAC 40 viennent de déclarer 89 milliards de bénéfices et de distribuer 53 milliards de dividendes à leurs actionnaires.
La vérité, c'est que pour maintenir les profits d'une minorité, le Medef et Sarkozy n'ont pas hésité à miser sur le pourrissement du mouvement aux Antilles. Un pari très dangereux, qui ne pouvait que faire monter la tension, et qui a, malheureusement, coûté la vie à un militant syndical. Ce drame n'a manifestement pas ému le président de la République, d'habitude plus prompt à s'apitoyer sur les victimes. Il n'a pas eu un mot pour Jacques Bino dans son allocution du 18 février.
Le combat des populations des DOM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion), c'est aussi notre combat. Nous sommes tous victimes d'une politique qui tire prétexte de la crise du système pour mieux exploiter la masse de la population et enrichir plus encore une minorité. Nous sommes tous victimes, aussi, d'une même politique du mépris. Notre combat commun est un combat pour le mieux-être, pour l'égalité et pour la dignité.
Le 16 et le 21 février, des manifestations massives de solidarité ont eu lieu à Paris et dans de nombreuses villes de France. Nous devons maintenir la pression tant que les revendications des populations des DOM ne seront pas satisfaites. Nous devons être vigilants et prêts à réagir vigoureusement à toute tentative de répression violente de la part du pouvoir. La situation est particulièrement préoccupante en Martinique, où l'intransigeance du patronat fait monter dangereusement la tension.
Restons mobilisés et proclamons bien haut notre conviction : "Travailleurs des DOM, travailleurs de métropole, solidarité, même combat !", "DOM, métropole, doubout !"