jeudi 5 mars 2009

Solidarité avec la population des DOM en lutte


Intervention de Jacques Omnès (NPA) au nom des organisations ayant appelé au rassemblement de soutien aux DOM le 26 février 2009 à Laval

Chers amis, chers camarades,

il aura fallu plus de cinq semaines de grève générale et de mobilisation à la Guadeloupe pour que se dessine enfin une possibilité de sortie du conflit par la prise en compte des revendications salariales du LKP : augmentation des bas salaires de 200 € mensuels.
La durée et l'ampleur exceptionnelles du mouvement témoignent de l'exaspération de la population et de sa détermination à mettre un terme à une situation inacceptable marquée, plus encore que dans l'hexagone, par la vie chère, les bas salaires et le chômage. Une situation d'autant plus insupportable, que se perpétuent dans les Antilles des inégalités sociales énormes et l'exploitation de la masse de la population par une poignée de descendants des anciens esclavagistes, qui concentrent dans leurs mains l'essentiel de la richesse, l'essentiel du pouvoir économique.
Comment, dans ces conditions, ne pas comprendre la colère des Guadeloupéens ? Une colère encore attisée par le comportement de Sarkozy, de son gouvernement et du Medef. Aux revendications légitimes des Antillais, Sarkozy a répondu d'abord par le silence. Puis par le mépris, en envoyant à Pointe-à-Pitre un secrétaire d'Etat, Yves Jégo, incapable de tenir les engagements pris, puis des "médiateurs", qui ont essayé d'amuser la galerie avec des propositions qui ne répondaient pas aux demandes du mouvement populaire. Et que dire de la surdité, de la brutalité, de la mauvaise foi du Medef. Selon lui, les patrons n'auraient pas les 108 millions nécessaires à la satisfaction des revendications salariales en Guadeloupe au moment où les patrons du CAC 40 viennent de déclarer 89 milliards de bénéfices et de distribuer 53 milliards de dividendes à leurs actionnaires.
La vérité, c'est que pour maintenir les profits d'une minorité, le Medef et Sarkozy n'ont pas hésité à miser sur le pourrissement du mouvement aux Antilles. Un pari très dangereux, qui ne pouvait que faire monter la tension, et qui a, malheureusement, coûté la vie à un militant syndical. Ce drame n'a manifestement pas ému le président de la République, d'habitude plus prompt à s'apitoyer sur les victimes. Il n'a pas eu un mot pour Jacques Bino dans son allocution du 18 février.
Le combat des populations des DOM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion), c'est aussi notre combat. Nous sommes tous victimes d'une politique qui tire prétexte de la crise du système pour mieux exploiter la masse de la population et enrichir plus encore une minorité. Nous sommes tous victimes, aussi, d'une même politique du mépris. Notre combat commun est un combat pour le mieux-être, pour l'égalité et pour la dignité.
Le 16 et le 21 février, des manifestations massives de solidarité ont eu lieu à Paris et dans de nombreuses villes de France. Nous devons maintenir la pression tant que les revendications des populations des DOM ne seront pas satisfaites. Nous devons être vigilants et prêts à réagir vigoureusement à toute tentative de répression violente de la part du pouvoir. La situation est particulièrement préoccupante en Martinique, où l'intransigeance du patronat fait monter dangereusement la tension.
Restons mobilisés et proclamons bien haut notre conviction : "Travailleurs des DOM, travailleurs de métropole, solidarité, même combat !", "DOM, métropole, doubout !"

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