dimanche 22 mars 2009

Après le 19 mars, aller vers la grève générale

Plus de 8000 manifestants à Laval, le 19 mars (encore plus que le 29 janvier, qui avait rassemblé plus de 6000 personnes). Une manifestation de 400 personnes à Château-Gontier, ce qui constitue un événement exceptionnel pour cette ville. 3 millions dans les rues des villes de France le 19 mars. Soit 500 000 de plus que le 29 janvier.

Les salarié-e-s du public et du privé attendaient des directions syndicales nationales qu'elles donnent un élan supplémentaire à cette mobilisation ascendante, comme les participants à l'assemblée générale de l'éducation, réunis à Laval l'après-midi du 19 mars, qui ont demandé à l'unanimité "aux directions syndicales nationales de prendre toutes les décisions nécessaires pour aboutir rapidement à la généralisation de la grève dans les secteurs public et privé".

Les tergiversations de l'intersyndicale nationale, qui renvoie au 30 mars d'éventuelles décisions d'action, ne sont pas à la hauteur de la mobilisation et des besoins.

C'est un véritable coup de frein, qui ne peut créer qu'amertume et découragement.
Sauf si les travailleurs décident de faire entendre leur exigence : GREVE GENERALE pour faire céder Sarkozy et le Medef !

Sauf si les travailleurs s'organisent pour ne pas laisser s'épuiser l'immense potentiel de révolte et de mobilisation populaire.

Les postiers des Hauts-de-Seine sont en grève depuis plusieurs semaines et leur mouvement s’étend en région parisienne. La mobilisation des enseignants-chercheurs s’élargit à l’ensemble du monde universitaire, notamment les étudiants. Les plans de licenciements qui se succèdent dans tout le pays provoquent en réaction nombre de grèves, occupations, manifestations comme à Continental ou Sony.

En Mayenne, les Gévelot, les Valéo, les personnels de santé, les personnels d'éducation, les agents territoriaux de Laval, les personnels et étudiants de l'IUT, etc. sont mobilisés.
Mais les journées d’action sans lendemain, aussi réussies soient-elles, ne permettront pas de mettre en échec la politique de casse sociale de Sarkozy.

S'il ne sort du 19 mars qu’un nouvel appel tardif à une nouvelle journée de même type dans plusieurs semaines, sans objectifs clairs ni plan de lutte conséquent, le risque existe qu’à la longue, la répétition de telles convocations finisse par épuiser et démoraliser.

Pour gagner, il faut suivre l’exemple des Antilles

Les travailleurs et les peuples de Guadeloupe et de Martinique, en arrachant l’essentiel de leurs revendications au bout de respectivement 44 et 38 jours de grève générale, ont montré que l’on peut faire reculer le gouvernement et le Medef. Leur lutte exemplaire indique également quels sont les moyens d’y parvenir :

  • Une plate-forme revendicative claire, avec des objectifs précis, chiffrés, correspondant aux besoins populaires, et pas de demi-mesures.
  • L’unité sur ces objectifs des organisations de la gauche syndicale, politique, associative et culturelle.
  • L’unité et l’organisation également à la base, la participation massive et le contrôle actif des salariés et de la population, y compris lors des négociations, meilleur moyen de mettre la pression sur le gouvernement et les patrons.
  • Et surtout, la détermination à imposer les revendications, donc à en prendre les moyens par un mouvement d’ensemble, une grève générale jusqu’à satisfaction.


La victoire aux Antilles montre la voie à suivre face au Medef et à Sarkozy, qui ne lâcheront rien de sérieux si nous ne les y contraignons pas très fortement.

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