jeudi 5 mars 2009

Quel jeu joue la police lavalloise ?


On se souvient que l'après midi de la grande journée de mobilisation interprofessionnelle et intersyndicale du 29 janvier (plus de 6000 manifestants à Laval, dont de nombreux travailleurs du privé), la police avait fait usage de gaz lacrymogène contre des lycéens qui voulaient occuper pacifiquement le giratoire du pont de Bootz.

Un peu plus tard, un des responsables lycéens, qui rentrait tranquillement chez lui, avait été intercepté par des motards de la police, prié de montrer ses papiers et menacé d'être convoqué par le procureur pour "outrage" à la police.

Jeudi 26 février, nouvel épisode. Des policiers empêchent les lycéens de bloquer une des rues de la place de la mairie. Une élue municipale et régionale des Verts s'émeut des méthodes employées. Elle se fait vertement ;-)) remettre à sa place par un représentant des forces de l'ordre (propos machistes, mise en cause des élus qui ne représentent que 10 % de la population).

Les lycéens manifestent le 26 février


Un peu plus tard, après la manifestation de solidarité avec les DOM, les quelques manifestants encore présents place du Jet d'eau apprennent qu'un jeune lycéen, désigné par un responsable de la police, a été soumis à un contrôle d'identité et emmené au commissariat parce qu'il n'avait pu présenter ses papiers !

Immédiatement, on décide de se rendre au commissariat pour exiger la libération du jeune. La quinzaine de militants présents aux portes de l'hôtel de police (si, si, ça s'appelle bien "hôtel" ;-)) apprennent que le lycéen a retrouvé ses papiers, mais qu'on ne peut le relâcher, car il est mineur ! Il faut qu'un responsable de son établissement scolaire vienne le chercher. Quant à la cause du contrôle ciblé dont il a été victime, il s'agirait d'une "occupation illicite de la voie publique" ! Eclat de rire des manifestants... Le temps passe. Personne ne vient chercher le lycéen. Les informations obtenues par téléphone auprès de l'établissement scolaire sont confuses. On décide de demander de nouvelles explications aux responsables policiers.
Conversation avec le commissaire. Il n'est plus question d'"occupation illicite de la voie publique", mais d'un simple contrôle, pratiquement au hasard ! Ce qui est contredit par un témoin oculaire : le jeune a bien été ciblé. Et surtout : un contrôle pour quel motif ? Il nous faut beaucoup de ténacité pour que le commissaire admette qu'il y avait des "raisons" pour contrôler le jeune lycéen. Quelles raisons ? On ne le saura pas.

Finalement, vers 20 heures, la mère du lycéen vient récupérer son fils. On peut rentrer à la maison.

Que conclure de ces événements ? Comme l'a dit un responsable syndical enseignant au cours de l'entretien avec le commissaire, les initiatives policières de ces derniers temps risquent de tendre artificiellement la situation, alors que les manifestations lavalloises d'adultes et de jeunes se passent depuis longtemps sans incidents notables. Et le risque existe de voir les jeunes interpréter ces comportements répressifs comme de la provocation.

En ce qui nous concerne, nous serions plutôt enclins à partager l'interprétation faite par les jeunes. Laval ne serait d'ailleurs pas la seule ville où la police recourt à l'intimidation pour décourager les plus engagés dans les luttes et le mouvement social.

La vigilance s'impose donc. Comme ce fut le cas le 26 février, les militants du NPA se retrouveront toujours au premier rang pour s'opposer à toute tentative de répression et d'intimidation.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On a l'impression que les flics se font plaisir... Leur petit jeu consiste a mon avis a créer eux même les incidents pour briser le mouvement lycéen en les faisant passer pour de dangereux activistes. Police partout....